CONFINEMENT, SEMAINE 2
QUELLES PERSPECTIVES, QUELLES QUESTIONS ?
Depuis une semaine, notre Fédération est entrée dans une séquence unique de son histoire. Nous avons été contraints d’adapter nos activités dans un premier temps, puis de les mettre en suspens.
Pour la première fois, nous faisons face à la réalité d’une crise sanitaire majeure, en constante évolution jour après jour. Comme le reste de la Nation, comme le reste de l’Humanité, nous sommes tributaires de l’espoir d’un traitement fiable, dans ce contexte de déploiement d’un dispositif de mesures restrictives extrêmement impactant en matière de libertés individuelles.
Dans le monde entier, le virus progresse. Partout, les États déploient leurs forces et des moyens colossaux pour endiguer les risques de contagions. Et pourtant, inexorablement, les cas se démultiplient et le nombre de morts s’accélère. Prudence avec cette banalisation des chiffres, alors que la société semble se geler à grand renfort de confinement. Pantois, nous en sommes réduits à saluer ces « Maires courageux » qui annulent des événements, interdisent des marchés et décrètent des couvres feux. Et ceux dont la main tremblerait seront cloués par la vindicte impitoyable provenant du bouillon de peur qui couve sur le feu des réseaux sociaux.
Alors que la pandémie frappe à présent tous les continents, dans une similitude anachronique des séquences, cette lutte contre le coronavirus apparait inégale d’une région du monde à une autre. Le temps passant, tous les chefs d’états et leurs gouvernements se retrouvent confrontés à des courbes de contagions dont on peine à voir l’inversion.
En ces jours de grande inquiétude, il convient de ne pas ajouter la colère à la crainte légitime, la division à la séparation nécessaire. Pourtant, en France, il apparait évident que la gestion de cette crise et son anticipation laissent entrevoir une carence majeure au sommet de l’État. Le moment venu, le peuple souhaitera y revenir. Omettre le ressentiment profond d’une société à l’égard de ses élites, datant d’avant cette crise, serait une erreur. D’ailleurs, alors que les cadres sont confinés avec leurs familles en télétravail et que l’on a assisté à un drôle d’exode urbain, les classes laborieuses demeurent au travail dans le BTP, la grande distribution, l’agriculture, le secteur de l’énergie … Conclusion : en période de crise, les inégalités persistent. Pire, elles s’amplifient.
Le Président de la République et le 1er Ministre l’ont annoncé, l’État va s’engager massivement pour protéger l’emploi et préserver l’économie. Des centaines de milliards sont convoqués d’allocution en allocution. Pourtant, on assiste à une gestion européenne de la crise qui tend à montrer que chaque état emploi se replie dans une posture souverainiste et que l’UE recule.
Pourtant, la crise passée, faudra t’il brader notre salut avec les banquiers de la BCE ? A l’heure où la récession est incontournable, devrons nous « faire des efforts » pour redresser des finances qui nous dépassent, en détricotant un peu plus notre modèle social ? Y’aura-t-il des plans d’austérité, imposés à grands menaces de sanctions économiques à l’encontre des états. Et demain l’Europe sera-t-elle gérée au profit des peuples ou des intérêts des puissances du CAC ? La vigilance sera de mise.
Le combat contre l’épidémie nous place face à une injonction contradictoire : pour protéger la communauté, il faut s’en extraire ; pour préserver le collectif, il faut le fragmenter en une multitude de retraits individuels.
Un enseignement, espérons que l’on se souviendra, au détour de cette crise, à quel point l’hôpital public et, d’une manière générale, la santé n’ont pas de prix. C’est à un système sanitaire à bout de souffle, à des personnels de santé qui n’avaient cessé de tirer le signal d’alarme sans être entendus que l’on demande, dès à présent, des sacrifices inouïs.
Nul doute que face au Covid-19, les démocraties devront affronter des questions vertigineuses. Jusqu’où consentir à la restriction de nos libertés élémentaires ? Jusqu’à quel point paralyser l’économie pour immobiliser la maladie ? Comment renoncer à des habitudes qui finissent par nuire à l’ensemble des humains ? Faut-il bouleverser ce système ?
Cette épreuve, pour la première fois à l’échelle de continents entiers, peut bouleverser durablement le cours de nos sociétés. Dans les semaines prochaines, les scientifiques guideront les dirigeants dans leurs décisions. C’est pourquoi, alors que des millions de citoyens et leurs enfants doivent réapprendre à organiser le temps d’une journée et des semaines prochaines, nous avons décidé d’accompagner les membres de notre réseau et les adhérents de notre mouvement.
La Fédération va donc travailler à déployer une nouvelle ligne éditoriale pour les semaines à venir et accompagner, comme depuis toujours, la société dans cette nouvelle épreuve.
De façon hebdomadaire, nous diffuserons une newsletter, sur trois angles : accompagner, relayer et valoriser.
Quotidiennement, sur les réseaux sociaux, nous travaillerons à mettre en avant les bons contenus glanés par nos équipes et partenaires.