Le principe de laïcité est souvent invoqué pour justifier les décrets interdisant le port du « burkini » sur les plages de différentes communes françaises. Nous rappelons que ces décrets municipaux invoquent la protection de l’ordre public comme motif juridique de ce qui demeure, légalement, une privation de liberté.
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.
Article 1er – Loi de séparation des églises et de l’Etat du 9 décembre 1905
Le port du « burkini » ne saurait être uniquement considéré comme un acte de prosélytisme, ou comme l’entendons parmi certains responsables politiques, comme une référence directe aux mouvements fanatiques.
A travers le « phénomène Burkini » La question de la liberté de la femme et de l’égalité des sexes doit être présente dans nos esprits et le libre exercice des cultes n’est pas une dérogation aux valeurs républicaines. Néanmoins nous ne pourrions accepter la stigmatisation comme une réponse possible : l’éducation est pour nous la seule à pouvoir éveiller les consciences au besoin d’égalité réelle entre les citoyens.
Il est à craindre que l’interdiction, et l’emballement médiatique, laissent la place à une profonde division des citoyens, et de ce fait favorisent le repli communautaire des personnes discriminées.